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Chapitre 1 : Révélation

[Note de l'auteur : Ceci est un flash-back, toute l'histoire qui va vous être racontée au cours des différents chapitres est en réalité ce que Félicie se rappelle]

Chapitre 1 : La Révélation

 

     Je me souviens parfaitement de mon tout premier entrainement. Je n'avais que onze ans, à l'époque, et nous étions déjà en Octobre. Je m'y étais pris un peu tard pour m'inscrire, en raison d'un déménagement qui avait duré plus longtemps que prévu. Par conséquent, je cherchais une activité, quelque chose à faire de mon temps libre.

     

 

     J'étais allée rue Charles-Roy, dans un petit studio de danse, pour voir s'il restait encore de la place. J'avais participé à un cours d'essai, qui m'avait plu, mais sans plus. Mais c'est en sortant de la salle que j'ai eu la révélation de ma vie : dans le complexe sportif en face, à travers une fenêtre ovale, je pouvais distinguer un trampoline. Pas de ceux que je voyais habituellement dans le jardin de mes amies, ou même chez moi, non. Un vrai, un grand, un de ceux qui te font toucher les étoiles. Je ne pouvais pas détacher mon regard de cette fenêtre, j'étais comme hypnotisée, comme si la salle m'appelait, me disait de venir.

     Ma mère a surprit mon regard. Elle examina attentivement la fenêtre, traversa la route, et regarda au travers.

_Tiens, c'est original ça, me dit-elle. Cela ferait une parfaite activité pour ton petit frère, non ?

_Oui oui, mais... répondis-je

_Je vais aller voir s'il reste de la place, tu m'attends là ?

_Non !m'écriai-je. Je veux venir avec toi ! Et, euh...

_Oui ?

_Je pourrai en faire aussi ?

_Je ne sais pas ma choupinette, on verra s'il reste de la place, d'accord ?

_Oui maman...

     J'ésperais de tout coeur qu'il restait de la place. Je ne pouvais pas m'empecher de penser que je voulais y être, sans jamais avoir essayé. Je savais à l'avance que cela aller me plaire. Ma mère voyait cette activité comme un défouloir pour mon frère Mathieu, mais je n'envisageait même pas de ne pas pouvoir en faire. Je m'en souviens parfaitement, j'étais presque jalouse de Mat' qui allait pouvoir pratiquer ce sport et pas moi...

     Finalement, après avoir inscrit mon frère, ma mère demanda s'il restait de la place pour quelqu'un de onze ans. L'entraineure, secoua la tête. Elle n'en était pas sûre. Finalement, elle vérifia quand même dans ses formulaires.

_Il me reste bien une place dans un cours...

_Mais ?demanda ma mère.

_Normalement, c'est un cours 8-12 ans mais là, je n'ai que des enfants âgés de 8 ou 9 ans qui sont inscrits...

_Ce n'est pas grave, je veux essayer !m'exclamai-je.

_Enfin, après, tu verras, ils sont très gentils !me rassura l'entraineure.

     Puis ma mère s'enquit des détails, des horaires, des tenues à avoir, et il fut convenu que j'allais pouvoir tester la semaine d'après, le mercredi. J'avais tellement hâte !

 

 

     Finalement, le mercredi arriva, et je me rendis dans la salle de trampoline, bouteille d'eau à la main, et vêtue de façon adéquate : un leggins noir des plus basiques avec un débardeur de sport bleu ciel. J'étais un peu gênée et timide vis à vis de l'entraineure (Nathalie), stressée, aussi, comme à chaque "première fois". 

      Une fois que nous avions tous retiré nos chaussures et enfilé des chaussettes propres, l'échauffement débuta. Comme l'avait dit Nathalie, j'étais effectivement la plus grande du groupe ! Pas seulement en âge, mais en taille et en maturité aussi ! Les enfants avec lesquels j'étais n'avait pas plus de 9 ans, mais tous pouvaient passer pour des bébés de 7 ans tant ils étaient petit... Je détonnais assez avec mon mètre cinquante face aux enfants d'un mètre vingt...

     Je ne connaissais que peu des exercices que l'on fit lors de l'échauffement, bien que je réussit la pluspart. Cependant, je m'étais sentie terriblement gauche et ridicule, comme une tâche au milieu d'un tableau parfait. Pendant un des exercices je me souviens m'être dit : "C'est mort, j'ai bien trop l'air ridicule. Tant pis, je n'en ferais pas". Aujourd'hui, je rigole de ma réaction si puérile ! J'ai compris qu'il ne fallait pas s'arrêter à de si petits détails pour se forger une opinion.

     Mais le réel déclic, celui qui me fit changer de position, fut lorsque nous montâmes sur les grandes toiles. Elles étaient 5 dans mon club, et je me souviens encore du trampoline sur lequel j'ai fait mes premiers pas. Situé à droite de la salle, il était bleu mais ses banquettes étaient rouges. Longtemps il resta mon trampoline préféré, et aujourd'hui il occupe la deuxième place, derrière un trampoline style "Jeux Olympiques".

     Je pensais pouvoir me débrouiller sur la toile car j'avais souvent fait du trampoline public sur la plage. Le réalité fut totalement différente. Après avoir mis un pied sur la toile et réaliser un seul rebond ne ressemblant à rien, j'oubliai tout. Dans tous les sens du terme. Je ne savais plus rien faire, mais surtout je ne prêtais plus attention à rien. J'étais simplement transportée dans les airs, découvrant des sensations que je ne pensais pas ressentir un jour, rêvant d'aller plus haut. Toujours plus haut.

     A ce moment, quelque chose changea en moi. J'ai eu un déclic, non... plus fort qu'un déclic. Une révélation. Cette certitude s'est imposée à moi sans que je ne fasse rien, sans que je sache pourquoi. Je le savais, c'est tout. Je savais que c'était ça. Peu importe ce que les autres pensaient, c'était ce sport que je voulais faire. C'était limpide, clair comme de l'eau de roche. Il n'y avait aucun doute possible. J'ai compris que plus jamais je ne pourrais vivre sans, que le trampoline allait faire partie intégrante de me vie, que chaque jour sans serait moins bien qu'un jour avec. Je réalisais que ce sport était à la fois mon passé, mon présent et mon futur. 

     Ma passion était née.

 



05/07/2014
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