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Chapitre 3 : Question/Réponse

Chapitre 3 : Question / Réponse      

 

Ma décision était prise. Cela deviendrait mon objectif, mon but, ce pour quoi je me battrai jusqu'à ce que mon rêve se réalise. Cela deviendrait ma vie.

Mais avant toute chose, avant de choisir cette direction pour mon destin, je devais trouver le courage d'affronter Nathalie et de lui poser la question qui me brûlait les lèvres. Et sa réponse allait, peut-être, changer ma vie.

Plusieurs fois au cours des trois mois suivants cette prise de conscience, je décidai de le lui demander. Plusieurs fois je me dégonflai. Je n'étais pas très courageuse à l'époque, mais cela changea, avec le temps. Enfin, je crois, je n'en suis pas totalement sûre...

Et puis, un jour, je franchis l'étape. Mais, je n'aurais jamais pu y arriver sans mon père. En fait, c'est à cause de lui que j'ai trouvé le courage d'affronter Nathalie (je dis affronter alors que c'était tout sauf un affrontement, mais bon, j'étais terrorisée à l'époque à l'idée de demander quelque chose à quelqu'un.). Je ne sais toujours pas si je dois dire "à cause" ou "grâce". Le mieux serait de tout raconter depuis le début.

 

C'était un mercredi soir, il devait être dans les alentours de 19h et il faisait déjà nuit. Mon père était arrivé en avance, comme souvent, et il me regardait évoluer dans les airs. Bon, à l'époque, je n'étais pas très douée, mais cela était largement suffisant pour lui qui me disait souvent qu'il était très impressionné...

Et terrifié. C'est fou ce que mes parents avaient peur pour moi, bien que je tentais de les rassurer. Une nouvelle figure, ils avaient peur, une démonstration, ils avaient peur, une chute... Ben, ils ont peur sur le coup, puis après, plus rien. Ce sont mes parents, et aujourd'hui encore ils réagissent comme ça. Je ne peux pas en changer, et de toute façon, je ne le voudrais pas. 

Bref, comme je le disais donc, mon père m'avait regardé la dernière demi-heure du cours. Lorsque j'eu fini mes étirements (douloureux, comme toujours après une vraie séance d'entraînement) et que Nathalie m'eu félicité pour mon enchainement "de mieux en mieux", je le rejoignis.

Il me pris par les épaules et m'emmena vers la porte de sortie à battant. Une lourde porte bleue clair. Sur le chemin, il me dit :

_Tu te débrouilles très bien, Félicie. Je trouve que tu as fait d'énormes progrès depuis le gala de Noël.

_Merci Papa, dis-je en baissant les yeux.

Car j'étais, comme toujours, gênée lorsqu'on me complimentait. De plus que c'était la vérité : depuis ma récente prise de conscience, j'étais constamment à la recherche du dépassement de moi, et je progressais bien plus vite que la plupart de mes camarades. Ce changement à l'intérieur de moi m'avait chamboulé, et avait tout modifié dans ma façon de percevoir les choses. Chaque nouvel obstacle était bon à franchir, et chaque nouvelle difficulté me faisait de moins en moins peur.

Cela m'a beaucoup aidé à progresser, je pense. En trampoline, il y'a le physique qui compte mais également énormément le mental !

Puis, j'ajoutais d'une petite voix, flattée par le compliment (chose rare) de mon père :

_Tu veux bien m'accompagner demander quelque chose à Nathalie ?

_Tu veux lui demander quoi ?

_Si... j'hésitai à révéler mon but à mes parents, je ne savais pas pourquoi. Si... plus tard, quand je serais meilleure, je pourrais faire de la compétition.

_Bon, bah, vas-y,  dépèche-toi ! Elle va bientôt partir.

Il avait raison, bien sûr, mais j'aurais préféré qu'il m'accompagne. Je ne voulais pas me dégonflé, mais comme je le faisais tout le temps.

Puis, lorsque je suis arrivée devant-elle, j'ai croisé le regard de mon père. Il m'attendait, légèrement impatient, et en même temps m'encourageait du regard. Je ne voulais pas rentrer une fois de plus bredouille. Je voulais avoir la réponse. Alors, je pris mon courage à deux mains, et m'élançai :

_Nathalie ?

_Oui ?

_Je voulais te demander...

A côté de Nathalie il y avait une grande dame brune, très jolie et souriante. Elle avait les yeux marrons pétillants et remplis de bienveillance. Elle m'encourageait à continuer, sans le montrer clairement. Plus tard, j'apprendrais son prénom (Anaïa) et elle m'entrainera également en tant qu'entraineur bénévole. Plus tard, je l'adorerais au moins autant que j'adorais déjà Nathalie. Mais ce jour là, elle me donna simplement le courage qui me manquait pour finir ma requête.

_Si, plus tard, quand je serais devenue meilleure, je pourrai faire de la compétition.

J'avais dit tout ça dans un seul souffle, rapidement et d'une voix faible, mais je l'avais dit ! Encore une victoire à mon actif, et j'étais déjà ravie d'avoir poser cette question. Mais je voulais entendre la réponse, alors je forçai mon coeur à se calmer et à écouter Nathalie.

Elle eut un sourire, mais pas un de ces sourires mesquins qui se moquent de la personne, celui là était empli de bienveillance et d'une certaine forme d'amour. Elle chuchota quelque chose à l'oreille d'Anaya, qui opina.

_Ces enfants, beaucoup veulent faire de la compétition, tu sais ! Mais, ce n'est pas aussi facile que ça en à l'air, loin de là.

J'acquiesçai. Oui, je savais tout celà, et j'étais prête à l'endurer quand il le faudrait. Mais je savais aussi que je n'avais pas encore le niveau pour être admise. Je voulais juste avoir un réel espoir auquel me raccrocher.

_Mais, l'année prochaine, tu vas déjà rentrer dans un cours un peu plus poussé, d'accord, et après on verra si tu veux, ok ?

J'acquiesçai de nouveau. Moi qui attendait une simple suggestion, me voilà placée dans un cours plus poussé ! Et Nathalie me proposait de tenter l'équipe compétitive plus tard ! J'étais aux anges, si Nathalie me le disait, c'est qu'elle le pensait, c'est qu'elle croyait en moi. 

_Je verrai avec tes parents mercredi prochain pour le cours avancé, d'accord ?

_Oui Nathalie, dis-je un grand sourire aux lèvres. Et, merci beaucoup !

_Derien, c'est grâce à toi, tu sais.

Puis je me retournai et courrai vers mon père, lui raconter ce que Nathalie m'avait dit. Ce jour me permit de croire encore plus fort à mon rêve, parce que désormais, Nathalie croyais aussi en moi. Et c'était quelque chose de très important, plus important que de réussir des figures impossible ou autre.

Ce jour là, je me suis enrichie de la confiance d'une autre.

D'une certaine façon, je suis devenue plus forte.

 

Voilà comment j'ai fait connaitre à Nathalie mon plus grand rêve. Comment elle a pu savoir que je pourrais venir enrichir son équipe de compétiteur.

Et aujourd'hui, finalement, je sais que ce n'est pas "à cause" de mon père mais bien "grâce" à lui. Car sans lui, rien de ce qui m'est arrivé n'aurait pu être possible. Je n'aurais jamais pu réaliser mon rêve, car c'est lui qui m'a fait franchir la première étape.

Alors aujourd'hui, je le dis franchement.

Merci, papa.

 

 



07/09/2014
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